dimanche 29 juin 2008

L'oeil du photographe.


Yeux fixés sur un appareil noir et laid, yeux indisponibles à celui qui, en face, les cherche désespérément, cherchant un point d'ancrage, cherchant à être rassuré sur ce moment de vie qu'on va lui arracher.

Capture fugace, futile, utile ou inutile?

Pourquoi sans cesse chercher à immobiliser le présent, à retenir un instant le temps dans sa course effrénée, et le garder enfermé, gelé à jamais sur un papier glacé ou un écran plus froid encore?

Yeux sans cesse à la recherche d'un cadrage, parce que vous imaginez une autre réalité, plus belle de vos cadrages et de vos techniques, plus cruelle de son immobilité aussi, plus abrupte ou plus douce, selon vos intentions...

Capture d'une réalité, maquillée ou trop nue?

J'ai peur lorsque je me retrouve en face d'un objectif. Je me sens trop laide, trop déshabillée, trop vulnérable. J'ai l'impression qu'à chaque photographie de moi, un instant de ma vie s'échappe pour se retrouver coincé quelque part où je ne le retrouverai jamais.

Juste arraché. Un sourire en moins, une mimique définitive, un regard avorté, un geste exténué, une envie entravée...

Instant de panique.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

oups ... ;-)