mardi 10 juin 2008

Elle.


Hier, je l'ai croisée.

Elle marchait sur les quais de Seine, face à moi, vision fugace mais intense.

Je ne suis pas une fan, mais il y a toujours eu un "mais" à cette affirmation dans ma tête.

Qu'elle soit belle, là n'est pas la question.
Qu'elle ait la prestance d'une star non plus.

J'ai souvent entendu dire par des gens qui avaient croisés des stars qu'ils avaient eu l'impression de croiser "quelqu'un". Je n'ai jamais compris cette notion, ni en quoi les personnes qui hantent les fictions de nos petits et grands écrans étaient censés mieux/plus/différemment de nous habiter leurs corps et l'espace autour d'eux.

Elle, elle était juste là, en face de moi. Je l'aurais remarquée même si sa silhouette ne m'avait pas été aussi familière.

Elle m'a semblé très grande, et aussi noire que j'étais blanche ce jour-là.

De hautes semelles compensées et tressées, sur lesquelles ses chevilles ne semblaient pas faillir.
Des mollets hauts et fin, une démarche un peu féline mais à peine chaloupée, pas du tout provocante, comme on aurait pu s'y attendre.
Un chemisier soyeux, beige à pois noirs, d'une coupe classique et élégante, peu de fioritures, une allure de diva mais sans ostentation.
Une jupe similaire à la mienne, juste au dessous des genoux, une taille haute et marquée par une ceinture large et pailletée.

C'est peut-être là que l'on sentait la star.
Ou bien dans les lunettes fumées, je ne sais pas.
Ou encore dans le brushing bien fait, qui résiste au vent de la Seine, les cheveux d'un noir de jais lorsque l'on se doute que naturellement ils ont quelque chose de poivre et de sel.

Ou à cette allure intemporelle, justement sans âge marqué.

Mais ce que moi je voulais saisir, c'est sa bouche.
Elle n'arborait pas ce sourire carnassier qui m'avait fait la détester dans mes années d'adolescente et dont je parlais encore la veille.

Non, juste une bouche magnifique, posée, à peine un léger pli amer posé du côté gauche.
Une pulpe naturelle, sans une once de rouge à lèvre, mais une bouche profondément marquée par une sensualité débordante.
Une de ces bouches qui donnent envie de l'embrasser sans que l'on sache même pourquoi on est littéralement absorbé par cette idée.
Malgré nous, malgré elle.

Hier, j'ai croisé Fanny Ardant.

13 commentaires:

Anonyme a dit…

Lucky toi... aux yeux si grand ouverts.

Anonyme a dit…

Fanny Ardant, je l'ai toujours trouvé animale, sublime !

Elle a dit…

@ Thomas: je suis certaine que très bientôt tu auras les yeux grands ouverts aussi...

@ Fiso: oui, la carnassière dont je parlais... moi j'avais du mal et puis finalement...

Mallipoo a dit…

Fanny Ardant est black ? Huhu.
La chanceuh.

Anonyme a dit…

Maravilloso y sublime tu relato. I love Fanny Ardant. Es encantadora.

Mily Almeyra Casas a dit…

Salut!

Yo traduje tu texto y lo incorporé a mi blog.

Mille mercis por este momento maravilloso!

www.divinafannyardant.blogspot.com

Anonyme a dit…

Sa bouche m'a également toujours captivée. Et je lui trouve une classe folle. Sa voix me plait aussi. Elle est un bel exemple de féminité. Bref, j'adore ! ;-)

Anonyme a dit…

Très beau texte, il est vrai que la personne inspire beaucoup n'est ce pas..?
Quelle chance, quelle chance, sur les bords de la Seine en plus.
Puis-je te demander "où" "exactement" ?...
Je suis de Paris aussi, et pour moi ce que tu as vécu est un rêve.
Merci d'avoir partagé ce mirage de poésie et à très bientôt.

Anonyme a dit…

Merci pour ce beau récit! Cela fait un moment que je ne l'ai pas croisée... :o( Volontairement à la sorti d'un théâtre ou involontairement, comme toi, dans la rue...)
Ton récit est très beau.
Merci encore.
Bizes

Lisa a dit…

Salut!
Je suis d'accord avec Thomas - lucky toi! J'aime bien lire ce que tu as écrit. Fanny Ardant... une rêve pour moi!!!

Elle a dit…

Eh bien, je ne pensais pas que ce post susciterait un tel engouement!

Donc en vrac: merci pour vos commentaires; ceux qui habitent à Paris: ouvrez les yeux, ce genre de chose arrive tous les jours!; enfin: elle était au niveau de la grande colonnade du Louvre...

Des bises!!

Anonyme a dit…

Y obvio que ibas a llamar la atención con tu entrada. Si escribís sobre una mujer harto admirada por todo el mundo...

Viva Fanny Ardant Carajo!!!!!

Anonyme a dit…

moi je la trouve magnifique ... mais je ne connais pas la sensation que j'éprouverais si je la croiserais !