vendredi 6 juin 2008

Dialogue entre deux panthères... (2)


J'aime ces jeux, je te désire, tu me fuis, je m'éloigne et tu m'empoignes... Dans notre étreinte je cherche un mur, ou n'importe quoi pour me soutenir, et tu te plaques contre moi. Je suis comme prisonnière entre le mur et toi. Je sens tes lèvres qui échappent à ma bouche s'emparer de mes seins, tes mains chercher la chaleur de mes cuisses, tes dents qui commencent à titiller ma peau, et ton odeur... celle de ton sexe qui monte jusqu'à moi, jusqu'à m'enivrer... mes mains qui le cherchent, qui te cherchent...

Tu le frôles mais je l'esquive. Je ne te laisse profiter que de l'odeur de mon corps. Presque je t'immobilise, le dos de ta main plaqué contre le mur, au-dessus de ta tête. Je te regarde ; c'est la première fois. La courbe de ton bras, le profil de ton flanc, délicat. Tes hanches... J'inspire avec un soubresaut. Si je me calme, je chavire. Donc je te plaque plus fort pour ne pas succomber. Ma main cherche. Elle déchire. Tu le savais pourtant que j'étais animal... Je ne te l'ai pas caché ! Alors je prends. Avec les doigts. Ce petit nid humide, ses secrets à livrer.

Et c'est animal que je te veux, que je te souhaitais déjà dans mes rêves. Je me débat presque, presque pas, je ne sais pas, mes jambes sont en coton, tes doigts sont en moi et m'emprisonnent en même temps. Et tes yeux... cette façon que tu as de me dévisager, de prendre cette première fois avec un regard, de me fixer comme pour me posséder... et mes mains qui te cherchent, s'affolent et griffent tes épaules, je glisse un doigt dans ta bouche pour que tu le mordes, je cherche tes doigts et les suce avidement. Et je ne cesse de te fixer dans les yeux, mais je n'y arrive plus lorsque le plaisir de tes doigts puissants en moi m'envahit...

Je te resserre sur toi-même. J'enlève mes doigts de ta bouche : un gémissement, comme une surprise. Je les remets, plus profond. En bas, leurs frères se sont bien mieux plantés. Ils font le guet. Te tiennent. Tu le sens. Dans tes yeux je lis que tu le sens. Mon front contre le tien. Je t'immobilise. Il n'y a plus que nos regards et mes doigts. Mon regard et mes doigts. Je les sors. Je les lèche, longuement. Mes yeux se ferment. Et c'est ma tempe, plus douce, plus fragile qui se frotte maintenant à toi.

A suivre...

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