jeudi 23 janvier 2020

J'ai créé un monstre.


J'ai créé un monstre.

Cette phrase tourne sans cesse dans ma tête quand je pense à toi.

J'essaie de me raisonner, de me dire que je n'ai pas ce pouvoir, moi, seule, mais rien n'y fait.

J'y ai cru.
Je t'ai cru.
J'ai cru en nous.

Et je n'ai pas voulu voir, croire les changements.Toi-même tu disais vouloir lutter.
J'ai espéré que ton inexpérience soit une ouverture, que mon expérience t'ouvre un chemin...
J'ai eu envie de t'apprendre ce que j'étais, de m'ouvrir à toi, de te lever un bout du voile sur ce que je sais de moi et de ce que sont beaucoup de femmes.

Et je le regrette, tellement.
Quand je vois ce que tu as choisi d'en faire, j'ai mal et je m'en veux.
Quand tu me remercie d'avoir changé ta vie en te permettant d'avoir confiance en toi, je suis atterrée.
Quand je vois que tu utilises cette nouvelle confiance pour ne plus m'entendre et me snober quand je te parle de ma souffrance, je suis en colère.
Quand je lis la fausseté de ton semblant d'excuses, j'ai honte.

J'ai voulu faire mieux, j'ai fait pire.
J'ai accepté de me donner comme rarement, tu m'as pillée, et laissée exsangue.
Tu es tellement heureux de ta nouvelle expérience que je n'existe plus, tel un jouet cassé jeté aux encombrants.

J'imagine que tu as besoin d'en passer par là. D'éprouver ton ego, ton égoïsme, ton égocentrisme, de blesser pour te définir.
Je ne sais même pas pourquoi j'ai cru que ce serait différent, que tu serais différent.
Des monstres j'en ai croisé, mais je n'avais jamais été celle qui leur avait donné l'autorisation d'exister.

J'ai créé un monstre.