mercredi 29 septembre 2010

D'une lettre.


De loin, on l'imagine pas vraiment, la prison.

J'y suis pas encore allée, j'irais peut-être même pas.

Je lis ses lettres.

Je me heurte à ses mots et ses phrases décousues, ses lettres qui tremblent un peu, ses ajouts, ses ratures, et son orthographe qui se fait de plus en plus approximative...

Je lui ais écris, pour ne pas changer nos habitudes.

Comme si j'espérais que ce geste, minuscule caillou dans l'immense marée qui le submerge, lui permette de tenir.

Dans ses mots, je trouve aussi les murs, les heures trop rigides, le temps qui s'écoule...

Et puis j'entends les soutiens qui lui viennent en aide et le soutiennent, justement.

A lire, je me sens presque indiscrète, et j'hésite à continuer.

Et je me rends compte que ce qui me touche le plus, ce ne sont ni ses mots de désarroi, ni ses visites chez le psy, ni les gens que j'y reconnais...

Non, c'est la quête d'un stylo, de feuilles, d'enveloppes, de timbres...

Il veut écrire, et il écrit sans cesse.

Ecrire pour continuer à vivre.

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