vendredi 10 avril 2015

Voraces.


Au milieu des fantômes qui réclament des miettes de mon attention en ce moment, sans heurts et presque avec le sourire, je flotte.

Lui n'avait rien d'un fantôme, il ressemblait bien plutôt à un fantasme.

Mon esprit est si loin en ce moment que quand il a levé les yeux sur moi dans ce bus bondé, j'ai souri.
Franchement, avec la gourmandise d'une femme qui croise un fantasme et l'enthousiasme que ma vie me donne en ce moment.

Et j'ai vu ses yeux changer.
J'ai entendu la surprise se muer en désir dans ses pupilles dilatées.
J'ai accompagné sa gêne quand nous nous sommes replongés dans nos lectures respectives, en réalisant que cet homme était bien réel, trop réel.

Mes yeux se sont attardés sur lui, et j'ai découvert la poussette à ses côtés.
Et quand il a cherché mon regard à nouveau, mes souvenirs sont revenus, et de nouveau, sans y réfléchir, je lui ai souri, du fond de mon désir.

J'ai toujours aimé les hommes mariés, et ils me l'ont bien rendu.
Mais ma préférence a longtemps été aux jeunes pères.
J'adorais leur enthousiasme, leur timidité, leur difficulté à être légers aussi, l'admiration que je lisais dans leurs yeux face à ma liberté... le fait qu'ils disparaissaient de ma vie, souvent sans donner de nouvelles, aussi.

Mais surtout, surtout, ce que j'ai aimé, c'est l'urgence qui les saisissait devant mon corps et mon désir.
Ils me prenaient alors... voraces.

2 commentaires:

Unknown a dit…

Voilà quelques billets que je lis, je passe des larmes aux sourires, sans doute parce que tes mots sont justes et forts.

Elle a dit…

Merci toi :) ca me touche. Des baisers !