lundi 24 novembre 2014

Envies (5)

Lui, il m'a offert ses mains et ses yeux, et j'ai tout pris.


C'est comme si tout le monde m'avait annoncé que je te rencontrerais, et presque comme si tout le monde savait l'évidence qui allait en découler, sans vraiment l'avouer.

Quand j'ai senti tes yeux sur moi, dans la soirée, je n'y ai pas cru. Quand tes mains se sont posées sur moi et m'ont fait frémir, je n'y croyais pas vraiment non plus. Tu t'adressais plus à elle qu'à moi, et j'ai failli vous laisser tous les deux.

Et puis elle est partie, je ne me souviens plus bien quand ni comment. Et nos corps se sont cherchés, trouvés... je ne me souviens même plus vraiment du moment où tes lèvres ont touché les miennes tant cette sensation était noyée au mulieu d'un flot, d'un tumulte d'autres.

Nos regards, nos peaux, nos mains, nos bouches, nous apprenions à nous connaître et nous n'avons même pas réussi à nous parler vraiment, étourdis par cette belle entente.
Une séparation, et l'appréhension des retrouvailles : est-ce que cela va continuer ?

Je me souviens du moment où tu as ouvert ta porte, où tes yeux se sont plantés dans les miens avec cette intensité qui te caractérise, et comment ma bouche n'a pu s'empêcher de rejoindre la tienne. Et de comment j'ai tout oublié à partir de cet instant.
Comment enlever mon manteau, poser mes affaires, boire un thé, visiter ton appartement ou même échanger quelques mots nous a pris un temps fou, absorbés que nous étions dans nos découvertes respectives.

Et c'est le temps qui a fui, littéralement, entre nos mains avides et nos corps frémissants.
Tu t'es vu beau dans mes yeux.

Après, bien plus tard, on a commencé à parler. Et je me suis retrouvée effrayée, enfermée dans mes peurs et face à ton regard.

Mon envie de toi me dévore, mais la peur m'immobilise, presque.

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