lundi 8 novembre 2010

Viens.


Viens.

Regarde mes bras, ils s'ouvrent devant toi, grands et accueillants, qui t'ouvrent la perspective sur mon corps.

Viens chercher au creux de moi l'apaisement que je sais être la seule à pouvoir t'apporter. Dans les replis de mon cœur, contre ma peau, il y a tout ce dont tu as besoin.

Viens, tu me manques, tu sais.

Ton corps contre le mien, ta vie dans la mienne, un nous qui se crée, j'en ai trop rêvé, je crois.

Je ne veux pas de la tristesse de tes yeux, des tremblements de ta voix, de tes soupirs, de tes insomnies...
J'ai envie que tu t'apaises au creux de moi.

Dans mes rêves, je t'apprenais.
J'avais envie de t'ouvrir les portes de ce que je suis, de te montrer les replis et les coins un peu cachés et pas toujours très avouables, mais qui me sont précieux.

Pour t'apprendre, j'imaginais que je te bandais les yeux.
Parce que pour apprendre, je crois qu'il faut d'abord désapprendre ce qu'on sait.
Et que chez toi, c'était pas gagné.
Alors je faisais ce qu'il fallait pour te faire perdre tes repères erronés.

Te bander les yeux. T'amener dans un lieu que tu ne connais pas. Te faire tourner sur toi-même. M'esquiver et me rapprocher, jusqu'à ce que tu me perçoives tellement à chacun des bruits que je faisais, chacun de mes souffles, chacune de mes odeurs, chacun de mes effleurements... que ma seule présence te remplirait.
Te faire sentir mes mains, mon corps, mes cils, t'effleurer, te griffer, te caresser, te prendre, te mordre, te presser.

Te laisser perdre pied et n'avoir plus conscience que de moi.

Et commencer l'enseignement.

Après, seulement, je t'aurais dit : Viens.

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