mardi 17 septembre 2019

De mes mots.

Au fond de mon ventre et de mon esprit, l'envie est tapie, discrète et silencieuse, mais bien présente.
L'écriture.
Je ne compte plus les livres que j'ai commencés, entamés, presque terminés, mais jamais complètement.
L'amour.
Je ne compte plus les amants, les amantes un peu plus, les peaux rencontrées et les baisers échangés.

Et puis, toi. Toi.
Dans ton éloignement l'envie d'écrire revient. Le besoin de t'écrire, en fait.
Il y a en moi un besoin de te donner mes mots et de les précipiter vers toi avec l'espoir de te toucher, et l'envie qu'ils établissent un pont entre nous.
J'en ai tellement besoin, de ce pont...

Et je me heurte. A nous.
Parce qu'entre nous le pont n'est pas fait de mots.
Parce qu'aujourd'hui les mots me semblent tellement insuffisants...
J'ai l'impression qu'aucun n'est assez beau, assez puissant, assez doux, assez juste...

Comme si j'avais toujours été prétentieuse, de penser que je pourrais enfermer l'amour dans l'écriture, de le réduire à ça.
Avec toi, une seule dimension ne suffit pas.
Tu es comme un spectacle immense et complexe, dont je ne peux mesurer la beauté qu'avec la multiplicité des capteurs que la nature m'a offert. Et j'ai toujours besoin de les multiplier quand je suis avec toi. Ta peau, ton odeur, ta douceur, ta voix, tes mots... Comment cela pourrait-il être assez ? Y a t-il quelque part assez de dimensions pour te saisir, toi ?

Et puis quand tu t'éloignes, la mélodie est alors tellement ténue que mes mots tentent, quand même, fébriles et malgré leur insuffisance, de s'élancer à ta poursuite...

Alors j'écris ici.

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