lundi 6 janvier 2014

Marcher dans le désert.


Marcher, marcher, trébucher parfois, s'épuiser souvent, mais vouloir continuer à avancer. Tracer sa route sans se préoccuper de rien, avancer à tout prix.
Et puis un jour, mon corps m'a dit de m'arrêter.
Ça a d'abord été un murmure, qui n'a cessé d'enfler. Jusqu'à devenir un hurlement. Puissant, strident, vrillant et insupportable.
Alors je suis tombée.

Marchant à mes côtés, tu t'es assis, tu as pris ma main et tu m'as souri. Pour ça, et pour tant d'autres choses, merci.

A terre, la vie est différente.
Plus lente, plus abrupte, plus invraisemblable aussi. Je vis à portée des coups.

Et chaque jour, j'ai essayé de me relever. Et puis certains jours, je n'en ai plus eu le courage.
En fait, petit à petit, je n'ai plus su comment me battre et contre qui.
Oui, contre qui. Parce que la seule réponse qui me vient aujourd'hui, c'est : contre moi ? La maladie fait partie de moi, de mon corps aujourd'hui, et je m'épuise à lutter contre un ennemi qui m'assourdit au point que je ne l'identifie plus en moi.

Un beau jour, un beau soir, au milieu du rêve éveillé d'un Shortbus rempli d'amour, un regard m'a redonné l'envie de me relever, d'avancer.

J'ai cru, j'ai eu un espoir fou, l'espace d'un instant, que je pourrais me relever grâce à cette nouvelle envie.

J'ai mal.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est un plaisir de retrouver tes mots, en compagnie notre cher J-J H.
En te lisant, j'ai eu l'effrayante sensation de me lire moi-même.
Dans le style, je retrouve le même rythme, ces répétitions, et ces figures de style dont les noms m'échappent. Peut-être t'avais-je piqué tout cela quand tu m'avais inspiré à écrire, mais ici tout de même, la ressemblance en est presque inquiétante.
Dans le fond, ce texte aurait pu s'appliquer, presque au mot prêt, à un moi d'un temps déjà un peu ancien. Même si certainement nos maladies avaient leurs différences.
Sa conclusion me tire une larme, parce qu'au-delà de la souffrance qu'elle témoigne, elle me rappelle que j'ai été trop absent, trop longtemps.
A bientôt
J

Elle a dit…

Merci pour ton message, je crois que je vois ce que tu veux dire pour la ressemblance de nos écrits... tes mots me manquent et toi aussi, je me demande comment tu vas.
A très vite j'espère.

Plume a dit…

Je t'aime belle femme <3 Je suis là tu sais, mon corps a fait quelque chose de similaire en fond, peut-être pas dans la même forme que toi mais je comprends très bien la sensation. Amour xxxxx